Le porno alternatif, c’est du cinéma pour adultes qui ne suit pas les codes classiques de l’industrie et du porno dit « mainstream ». Il explore d’autres façons de représenter la sexualité, avec plus de diversité de corps ou de genres, plus d’attention portée au désir et au plaisir féminin. Ce n’est pas un genre en soi, mais plutôt une démarche : faire du X autrement, évitant les clichés et les rapports de domination systématiques.
Dans le porno alternatif, on prend le temps de filmer le désir, les regards, les respirations. On sort des cases habituelles pour montrer des corps différents, des pratiques peu représentées, des émotions plus réalistes. On y trouve souvent une esthétique plus proche du cinéma indépendant que de la vidéo à la chaîne. Les récits peuvent être scénarisés ou non, poétiques ou bruts, militants ou légers, mais ils partagent une même envie : redonner du sens à ce qu’on filme, et du pouvoir à celles et ceux qu’on filme.
On entend également les termes porno féministe, porno queer, porno inclusif ou porno éthique. Tous désignent une volonté commune de repenser les représentations sexuelles et de questionner ce que le porno a mis sur la table. C’est pour cela aussi qu’on entend aussi parfois le terme post porn (que peut-on produire dans une ère « après le porno »). Cela passe par des conditions de tournage respectueuses, des choix esthétiques assumés, et une grande attention portée au consentement, à l’écoute et à l’intention derrière chaque image.
J’ai personnellement choisi le terme « alternatif » car les mots queer et féministe représentent plus qu’un label marketing pour moi, et que se revendiquer éthique c’est sous-entendre que tous les autres ne le sont pas, ce qui est faux bien entendu.
C’est dans cette optique que j’ai créé Carré Rose Films, un studio de production indépendant où je réalise des films X qui me ressemblent. Des films pensés depuis le plaisir, le mien comme celui des personnes à l’écran, et une envie (même un besoin) de me sentir représentée.
