Précédemment dans le Journal d’une Camgirl : depuis que j’ai pris la décision de tourner un porno, je n’arrive pas à penser à autre chose. Il m’est difficile de me concentrer au boulot, à la fac, et mon temps libre est dédié à commencer à travailler sur mon premier court-métrage.
Avril 2017. Les jours sont longs. Je me force à réviser les partiels de mai, car je serai très déçue de ne pas valider mon année, après le mal que je me suis donné. Et surtout après avoir cassé les pieds de tout le monde avec la fac. J’ai investi du temps et de l’argent dans un truc qui me passionne, et voilà que ce projet de porn vient par dessus tout le reste.
J’adore toujours autant aller en cours, surtout que les thèmes qu’on aborde sont incroyables. Le prof de Renaissance est passionnant, un autre nous fait travailler sur Delacroix et Courbet. Tout ce que je rêvais de faire quand j’étais lycéenne en somme. Si seulement j’avais eu le courage de m’opposer aux adultes à l’époque ! On n’en serait pas là. Enfin si mais ce serait peut-être moi le prof. Bref.
Ces jours-ci je ne fais pas trop de shows webcam, je commence à avoir trop de boulot. Enfin c’est pas nouveau, mais ça empire. J’essaie de maintenir le blog et je suis tellement en retard je voudrais me rattraper (ndlr : la publication de cet article ayant lieu 2 ans et demi après les faits, ça n’a visiblement pas marché). J’ai des articles en cours pour le Tag, je suis invitée à une nouvelle conférence fin mai, on doit terminer de tourner le documentaire, et on a des gens à interviewer… ça commence à s’accélérer. Mais je trouve que c’est une bonne chose, enfin je suis contente, j’ai l’impression d’avoir des projets. J’essaie de rester un concentrée sur ce qui m’entoure quand même. Je prévois un retour en cam en mai, quand les partiels seront finis.
Par contre, j’en avais déjà parlé il y a quelque temps dans le blog, et ça persiste : depuis que j’ai rencontré tout le monde à Berlin et Lausanne je me sens de plus en plus seule à Toulouse. J’ai des ami·e·s, des collègues, mais j’ai l’impression d’être isolée. Je comprends un peu mieux les personnes qui me disaient que c’était impossible de parler de travail du sexe et de porno avec les gens qui n’en font pas, parce qu’ils ne savent pas ce que c’est. Les gens sont curieux, au mieux ils sont tolérants, au pire, ils ne comprennent absolument pas. Avec qui est-ce que je peux discuter de mon projet de tourner ? Personne franchement. Et les mails que j’ai envoyés aux potes du milieu après la Fête du Slip sont restés presque tous sans réponse. Comme après le festival de Berlin, tout le monde reprend sa vie et galère tout seul, jusqu’à ce qu’on se retrouve la prochaine fois (quand ?) J’ai pas de nouvelles de Parker depuis des semaines… c’est pas facile.
Je me laisse pas décourager pour autant, j’ai commencé à écrire des scenarii. J’ai noté plein d’idées qui pourraient être de potentiels films. J’essaie de trouver des ambiances, j’imagine quel genre de scène je pourrais tourner avec quel performer et je me fais mes petites histoires dans ma tête. Je commence également à réfléchir sérieusement à ce que je peux tourner avec Parker. Il a beaucoup d’expérience et j’ai peur de ne pas être à la hauteur. Je crois que me lance dans un truc un peu dingue et que je réalise pas encore bien.
Pour contrer la solitude, j’essaie de participer à des événements un peu plus orientés cul. Il y a une association de cordes, le « Shibari Project » qui démarre en ce moment. Je suis allée faire un tour et j’ai retenté l’expérience de la suspension comme il y a deux ans au Fap Club. C’était chouette, mais je crois que c’est pas ma passion. J’ai plus envie de rester au niveau du porno. Par exemple, pourquoi pas monter un événement ici, dans le Sud ? Il y a un cinéma d’auteur qui pourrait peut-être accepter de recevoir un festival cul. Je me renseigne, je fais des recherches, je m’éparpille.
Avec tous ces projets et ces envies, les partiels ont été évidemment plus compliqués qu’au premier semestre. Déjà, les thèmes étaient plus difficiles, et puis j’étais tellement dispersée et absorbée par mes envies d’ailleurs que j’ai forcément moins écouté, moins révisé, moins retenu. Mais l’un dans l’autre, ça s’est bien passé, dans la douleur cependant. Pourtant, c’est tellement pas moi ! Je suis pas la fille qui se pointe sans travailler, j’adore apprendre, je suis une énorme nerd du premier rang, mais là je peux pas j’ai envie de faire mon premier film. Je pense qu’à ça tout le temps.
Je ne sais pourquoi cet article remonte à la surface (Avril 2017, je crois)
mais, j’ai aimé le lire.
J’aime le ressenti des gens à l’instant « T », comme on dit.
Comme tu le fais.
Ce journal intime peut être le début d’un scénario….une auto-bio mise en images.
As-tu réussi tous tes projets depuis ?
Je crois que oui, en lisant ton blog.
Et j’espère, de tout mon coeur, que c’est le cas.
Je crois en ta réussite, puisque tu as le talent pour aller de l’avant,
pour aller vers ce que tu aimes.
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Parce que ça fait plus d’1 an qu’il est en brouillon et que j’ai enfin pris le temps de le terminer ! La suite arrive
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Je te fais confiance.
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