Journal d’une Camgirl #403 – Des cadeaux et des TGV

Précédemment dans le journal d’une camgirl : j’ai péniblement réussi à terminer l’année à la fac, déconcentrée que j’étais par la perspective de tourner un film. Je continue d’avancer dans mes projets au cours de ce printemps 2017.

Je vais pas vous mentir, le mois de mai c’est vraiment mon mois préféré, et cette année c’est peut-être encore mieux que les autres. Je suis allée voir Julien Doré en concert, les partiels sont finis, Owen Gray m’a dit que j’avais un beau cul, j’ai reçu plein de cadeaux des followers à ouvrir en direct sur Chaturbate, j’ai adopté un nouveau chat : c’est trop cool.

Comme à chaque fois que j’ai été absente pendant quelques temps, c’est un plaisir de revenir en live. Le contact avec les viewers est quelque chose qui me nourrit vraiment. Je me sens à la fois entourée et appréciée. Le contexte de séduction ajoute un bonus pour l’ego qui est non négligable. J’ouvre mes cadeaux en direct lors du show. Je suis toujours hyper gâtée. J’ai eu plusieurs items de ma wishlist Espace Libido, ainsi que de celle sur Amazon. Margaux m’a même envoyé un courrier personnalisé avec des petits objets en plus qui tombent vraiment dans mes goûts, je suis sure que tout cela sera utile et largement rentabilisé !

L’un des cadeaux est un fairy (un sextoy en forme de baguette, celui de Samantha dans Sex and the City (mais en plus mignon). Je m’empresse de le tester. On passe un bon moment comme souvent. Je suis heureuse. J’ai encore reçu des colis quelques jours après le show. Je commence à être bien équipée niveau jouets, et en déco.

La semaine suivante, je me prépare à partir pour un petit marathon de déplacements (je ne le sais pas à l’époque, mais ce n’est que le premier d’une longue série, ndlr). Je profite d’être « dans le Nord » pour passer voir ma famille, passer du temps avec des amis et je me rends à un talk où Ovidie est invitée à parler. J’ai aussi réglé une vieille histoire avec un ami, enfin je crois, et revu quelqu’un de mon ancienne vie. Beaucoup d’émotions en peu de temps, ce qui est souvent le cas quand je suis en balade.

Le 31 mai, je suis invitée par une école de journalisme à parler à un événement, nommé « Digisex ». Je devrai raconter mon expérience de modèle webcam, aux côtés d’Ovidie justement et de Sarah de Vicomte. Je suis hyper impressionnée, comme la dernière fois. Je sais qu’il y aura sur place des gens que j’ai déjà rencontré, comme Diane et Ludivine. Je ne connais pas les autres mais j’ai hâte de savoir ce qu’ils et elles auront à dire.

Dans le public je reconnais des followers, ce qui a pour effet de m’apaiser, un peu comme si j’étais en terrain familier. Je suis cependant hyper stressée par la présence d’Ovidie : c’est encore pire qu’à Sciences-Po : là, j’avais peur de ne pas être à la hauteur face à des académiques et je m’étais reposée sur mon expérience du terrain. Mais la sienne est bien plus étendue que la mienne, elle a fait un peu tout ce que j’aimerais faire : tourné des porn, écrit des livres, fait des documentaires, réalisé des long-métrages… Du coup je me sens inutile et pas à ma place.

Mais dès que ça commence, mon stress s’envole. Je suis habitée par un sorte de feu intérieur. J’ai des choses à dire, j’ai envie de faire passer un message. J’ai envie que les gens puissent utiliser mon parcours comme un appui. J’aurais aimé connaître tout ce monde avant, mais personne m’en a parlé. Personne ne m’a dit que c’était ok d’assumer sa sexualité, que c’était ok d’avoir besoin de s’exprimer avec son corps, que c’était ok d’aimer le porno et d’avoir envie d’en regarder ou d’en faire, même quand on est une femme. Alors pendant que je parle, je m’appuie sur mon expérience et mes connaissances et je réalise qu’elles sont nombreuses. J’ai trop parlé sans doute, mais je me suis pas laissée faire, même quand j’ai été en désaccord avec Ovidie. Mon vécu et mon savoir sont valables. Je le sais maintenant.

À la fin de la conférence, on a discuté avec le public. J’ai rencontré des jeunes lecteurs du Tag, avec qui je discute sur le serveur Discord qu’on a créé il y a quelque temps (dont Nyx qui reviendra régulièrement dans les lignes de ce blog à l’avenir, ndlr). On file tous manger un morceau dans un restaurant à côté. Comme à Berlin, je me rends compte que les barrières que je mets entre moi et les autres personnes du milieu sont fausses, je stresse souvent pour rien.

Image de l’atelier aux Putains de rencontres

Un TGV plus tard, je suis à Marseille, pour les Putains de Rencontres. On m’a invitée à co-animer un atelier sur le sexe en ligne. Je dois donner des conseils à des travailleuses du sexe qui veulent tenter l’expérience du sexe en ligne. Je suis très étonnée que beaucoup de gens me reconnaissent sur place. Je suis accueillie par Marianne Chargois que j’ai connue au festival Explicit il y a 6 mois. Je recroise KAy rencontré à Berlin. L’atelier se déroule à merveille, j’ai l’impression que toutes les petites choses que j’ai apprises au cours de mes tribulations de camgirl sont enfin utiles. J’apprécie transmettre mon savoir, donner des conseils sur les choses à faire ou à éviter, etc. Je suis ravie.

Je ne reste que peu à Marseille, car c’est une ville que je n’apprécie pas trop, et puis je connais personne assez bien pour rester. J’ai fait ma timide je crois. Je rentre donc à Toulouse dans la foulée car j’ai déjà un planning chargé pour les jours à venir.

La suite au prochain épisode…

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